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PARIS

La valse du printemps égaré

Lorqu'on s'ennuie...

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Sanjac.

(Je précise pour ceux qui se posent des questions sur le titre du film : Sanjac signifie Rêveur en Slovène !)

Hommage aux petits riens...

"C'est dans la rosée des petites choses que le coeur trouve son matin et se rafraichit."

Khalil Gibran

Attention au tueur... - Manon et Violette

Les Ogres de Barback

>Une chanson des ogres de barback : le voyageur.
(Le dessin est de Violette.)

> Contes, Vents et Marées!

Acrylique - Violette.

Une de mes peintures : les tailleurs indiens, réalisée d'apres une photo. (Acrylique sur bois)

* (pour d'autres dessins et peintures !)

P'tite vidéo - Violette.

Voici une petite video, ce sont des dessins gommés et redessinés, photographiés image par image... c'est ma première animation de ce style. Un petit début !

Nouvelle d'un soir espoir. - Claire

La visite

Assise à la table de la cuisine, elle observe. Tout est propre et aligné, bien rangé. Heureusement que sa femme de ménage est là. Certaines fois, d’ailleurs, cette dernière lui pose des questions auxquelles elle ne peut pas répondre. Et puis, d’autres fois, la jeune femme se tait : elle voit bien que poser toutes ces questions ne mène à rien.

Elle, elle est un peu embêtée, cela fait bien triste sans la voix fluette de son aide, mais c’est ainsi. Enfouies sous des tonnes de mots froissés et sans sens ou encore sous un amas de souvenirs, elle ne trouve pas…tout semble vide.

Parfois, elle a de la visite. Elle est moins seule mais pourtant, elle se sent toujours aussi vide. Seuls les vieux souvenirs restent, ou de temps en temps des airs de musique classique. Elle parle un peu, cela dépend des moments. Souvent on sourit lorsqu’elle parle, alors elle se tait. Puis elle pose une question, elle croit qu’elle l’a posée il y a deux minutes mais n’est pas sûre. Alors elle la pose tout de même. On lui répond, un brin agacé.

Quand vient le soir, elle se retrouve seule encore une fois. Il n’y a pas un bruit, aucun. Elle va se coucher pour rompre l’ennui.

Ce Jeudi, on lui a dit qu’elle était inscrite au jeu du loto avec un club du troisième âge. Au moins, elle verra du monde.

Elle y va avec son amie Paulette. Sur le chemin, Paulette parle des souvenirs d’antan. Elle, agrippée à sa canne de ses mains noueuses et ridées, écoute.

Plus tard, installée devant ces petits carrés remplis de chiffres, seule face à cette nouvelle difficulté, elle s’affole. Elle refuse de jouer. On lui dit qu’elle a mauvais caractère. Elle n’a pas mauvais caractère, elle ne sait plus. Le soir, de retour chez elle, le téléphone sonne ; le temps qu’elle se déplace et la sonnerie s’arrête.

Le silence éclate de cette sonnerie qui n’est plus.

Cela fait maintenant trois ans que sa femme est morte, il s’est peu à peu habitué à cette solitude et pourtant… Il ne peut s’empêcher d’y penser chaque jour un peu.

L’autre jour, il a vu une dame au club de loto qui lui ressemblait. Petite, les cheveux longs et blancs rassemblés en une natte, l’air triste. On l’a grondée alors qu’elle ne voulait pas jouer. Il aurait voulu discuter avec elle mais son groupe avait besoin de lui.

Elle habite 2, rue des pommiers, c’est Paulette son amie qui lui a dit.

Aujourd’hui comme tous les dimanches, jour de pêche. Il passe devant sa maison. Il aperçoit sa silhouette à travers la vitre.

Au retour, il décide de passer la voir. De toute manière, il ne perd rien. Il frappe trois petits coups à la porte en bois. Derrière, il entend des petits pas feutrés puis le cliquetis du verrou. La porte s’ouvre, il se présente. Elle le fait entrer. Ils s’assoient et parlent comme s’ils se connaissaient depuis toujours. Elle se souvient des jours anciens mais repose souvent les mêmes questions. Lui, répond toujours enthousiasmé, trop heureux de rompre enfin cette solitude...

D’accord, il va au club du troisième âge mais on parle seulement de chiffres et puis il n’y a que des vieux qui râlent et jasent à longueur de temps.

Aujourd’hui, elle a eu de la visite. Un homme légèrement plus jeune, les cheveux blancs et les yeux bleus. Elle ne le connaissait pas mais l’a laissé entrer. Ils ont parlé et pour la première fois, depuis longtemps, elle s’est sentie bien. Elle a même ri.

C’était une grande pianiste, il paraît. Elle a joué dans de nombreux théâtres d’Europe, des morceaux de grands compositeurs comme Beethoven, Schubert, Rachmaninov et bien d’autres encore.

A chaque visite, il en découvre un peu plus sur elle et elle sur lui. Mais la différence c’est qu’elle, elle oublie.

Depuis qu’elle le connaît, elle se sent toujours aussi vide mais heureuse. Son piano est là, dans la pièce d’à côté. L’autre jour, ils étaient en train de discuter, lorsqu’elle s’est levée puis s’y est assise lentement. Après quelques tentatives, ses doigts ont peu à peu retrouvé leurs places. Les larmes lui coulaient sur les joues, ses doigts rejouaient. Les notes remplaçaient les mots qu’elle ne pouvait trouver, les nuances, les sentiments qu’elle ne pouvait exprimer.

Certains jours, il lui déclame des scènes de Molière, Racine, Corneille et les autres… Elle écoute, les mots reviennent. Elle se souvient avec la joie d’une enfant, de quelques bribes de scènes, qu’elle avait apprises à l’école.

Ensemble, ils mêlent à la poésie, une touche de musique et de théâtre.

Aujourd’hui, il est arrivé plus tôt que d’habitude. Il frappe à la porte. Pas de petits pas feutrés, pas de cliquetis de verrou. Il passe par la porte de la cave toujours ouverte. Elle n’est pas dans sa cuisine, ni devant son piano. Il la cherche l’air inquiet, jetant des regards furtifs dans chaque pièce. Et puis, enfin il la trouve. Elle est là, allongée, un sourire aux coins des lèvres.

Il lui prend la main, les larmes aux yeux et songe à la phrase de Brel, « Les vieux ne meurent pas, ils s’endorment un jour et dorment trop longtemps. »

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